Devant une génération d’étudiants davantage désireuse d’avoir un impact positif, les écoles de commerce françaises multiplient les cursus finance « durable » ou finance « verte », promettant de concilier intérêt financier personnel et vocation écologique. L’EDHEC a ainsi conclu un partenariat avec les Mines de Paris, offrant un double diplôme « Changement climatique et finance durable ».
Cette tendance, couplée à l’explosion du nombre de « fonds verts » dans le paysage financier, est accompagnée de son lot de normes, réglementations et labels. Présents sous différentes formes, ces fonds nécessitent une régulation soutenue pour ne pas tomber dans les travers tentants du « greenwashing ».
En Europe, ce cadre est posé par le règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation), qui classifie les produits financiers en trois catégories. Sous l’égide « article 9 », on retrouve les bons élèves « superverts » censés se distinguer avec un objectif d’investissement durable qui contribue à un objectif environnemental ou social, ainsi que leur respect du principe « Do No Significant Harm », soit ne pas causer de préjudice significatif à d’autres objectifs de ce genre. Elle se démarque des fonds qui promeuvent des caractéristiques environnementales ou sociales « article 8 » sans respecter le principe précédent, et des fonds classiques « article 6 » sans considération des critères ESG.
Ce nouveau secteur est sujet à de nombreuses critiques, les réglementations étant encore peu matures. Début 2023, alors que les fonds « article 9 » représentaient 5% des fonds classifiés européens, les autorités de régulation resserrent l’étau sur les exigences techniques après la publication d’une enquête menée par une dizaine de médias européens, révélant que la moitié des fonds « superverts » ne se privaient pas d’investir dans les énergies fossiles. Plus d’un tiers de ces fonds commercialisés en France ont alors été rétrogradés. On peut citer la première société de gestion française Amundi, ayant déclassé l’ensemble de ses fonds « article 9 » en « article 8 ».
Certains défendent leur investissement dans des secteurs fortement carbonés, en citant les trajectoires de décarbonation des entreprises concernées et leur rôle majeur dans la réussite de la transition.
Une autre critique de la finance durable réside en son essence même. Chez les gestionnaires d’actifs dont l’action est dictée par leur devoir fiduciaire, les actifs verts n’intéressent que s’ils sont rentables. De même, les actions non « propres » vendues par un fonds sont par définition acquises par un autre moins consciencieux. La finance se trouve finalement spectatrice de la transition écologique, et n’est régie que par les lois du marché.
Spectatrice ou alliée, la finance durable n’est pas à elle seule la solution face aux défis écologiques. Notre fonds à vocation écologique OXYJENE choisit dans ce contexte d’investir dans des entreprises dont l’action contribue directement à la lutte climatique, tout en étant conscient que c’est dans les recommandations au sein de ses travaux que EDHEC Junior Etudes peut être à la hauteur de l’urgence climatique en menant ses clients dans la bonne trajectoire.