Le BTP est un pilier de l’économie française: il représente un chiffre d’affaires total de 184 milliards d’euro. Le bâtiment proprement dit représente 143 milliards d’euro de chiffre d’affaires alors que les travaux publics produisent les 41 milliards restants.
Le secteur se caractérise par l’existence de quatre « majors » (Vinci, Eiffage, Bouygues et SPIE) qui dominent plus de 300 000 entreprises plus petites (la plupart sont des artisans et des TPE).
Malgré des chiffres encourageant en 2019, le marché du bâtiment a été affecté par la crise du COVID-19. Toutefois, les perspectives restent optimistes pour les années à venir notamment du fait des exigences réglementaires en matière de performance énergétique. D’autant que les pratiques sont en train d’évoluer pour moderniser le marché du bâtiment.
Le Gouvernement semble avoir entendu le besoin de prévisibilité des acteurs de la construction. Emmanuel Wargon, ministre déléguée au Logement, rassure la prolongation du dispositif d’investissement Pinel jusqu’en 2022. En effet, ces derniers jours, les organisations professionnelles du secteur s’inquiétaient de ne voir, dans l’amendement récemment déposé par le Gouvernement dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2021, aucune garantie allant dans ce sens. Mais c’est parce que les conditions de cette prolongation font encore l’objet de discussion, a précisé la ministre.
Cette loi permet aux propriétaires de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu au titre de l’achat, entre le 1er septembre 2014 et le 31 décembre 2021, d’un logement neuf ou réhabilité situé dans une zone où le marché immobilier est dit tendu et qui atteint un certain niveau de performance énergétique.
C’est donc vers un nouveau débat que nous nous dirigeons, entre la liberté d’investir et d’entreprendre demandée par les consommateurs et les professionnels d’une part et l’intérêt général revendiqué par l’Etat d’autre part. Le succès de tout investissement reposant sur une incitation fiscale ne sera effectif qu’à la condition de bénéficier d’une stabilité.
Le bâtiment est le premier consommateur d’énergie en Europe que ce soit pour la construction ou durant tout son cycle de vie. La performance énergétique est donc devenue un véritable enjeu qui suscite les encouragements du gouvernement français. Ainsi, la RT 2020, qui vient succéder la RT 2012, est la nouvelle réglementation thermique qui entrera en vigueur en 2021 et qui va encore plus loin en imposant que les bâtiments nouvellement construits relèvent de la certification BEPOS. En effet, toutes les nouvelles constructions devront être à énergie positive: ils doivent donc produire davantage d’énergie qu’ils n’en consomment. Ces nouveaux critères visent à obtenir des bâtiments plus performants, plus respectueux de l’environnement et qui produiront leur propre énergie renouvelable.
Ainsi les entreprises spécialisées dans la performance énergétique, pour la construction ou la rénovation, devraient parvenir à tirer leur épingle du jeu.
bâtiment vit une autre nouvelle transition avec la digitalisation. Outre les logiciels de gestion et de suivi de chantier qui permettent de gagner en productivité et donc en compétitivité, les professionnels du secteur ont de plus en plus recours au BIM (Building Information Modeling).
Ce dernier permet de concevoir un projet de construction de manière collaborative. La maquette numérique 3D permet de visualiser chaque élément du bâtiment et d’anticiper les problématiques avant de passer à la phase de construction. Ce mode de conception est également très utile pour mettre en place les mesures nécessaires à la protection de l’environnement.
Le marché du bâtiment se transforme, mais n’est pas prêt de disparaître. La crise du COVID-19 a fortement impacté le secteur du fait de l’arrêt imposé des chantiers, mais l’activité a repris depuis le déconfinement et est prêt à continuer à travailler pendant le reconfinement. Les pratiques évoluent et la rénovation énergétique ne cesseront de se développer durant les années à venir.
Au programme de cette révolution numérique : renforcer la sécurité des travailleurs, regagner la confiance du public, s’aligner sur les problématiques environnementales et faciliter le quotidien des entrepreneurs du bâtiment.
Par rapport à d’autres industries, le secteur du bâtiment a fait une entrée tardive dans le digital mais le besoin d’innovation se fait actuellement ressentir à de nombreux niveaux : productivité, gestion administrative, relation client, sécurité, pénibilité au travail… L’arrivée sur le marché de nouveaux matériaux innovants et durables, tels que des champignons isolants ou du ciment zéro carbone, montre la place de plus en plus centrale de l’écologie dans le bâtiment comme la RT 2020. C’est pourquoi un des enjeux majeurs de la digitalisation est d’avancer main dans la main avec la transition écologique.